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Femmes désirée, femme désirante

Dr Danièle Flaumenbaum
(Editions petite bibliothèque Payot / mars 2014)


Dernier livre de mon défi de mars, était dans ma PAL depuis longtemps.


Témoignage médical / 28 mars 2023


Au croisement de la gynécologie, de la médecine chinoise, de la psychanalyse et de l’approche transgénérationnelle, le Dr Flaumenbaum (gynécologue et acupunctrice) nous explique comment les femmes construisent leur sexualité.

Gynécologue depuis 1972, s’engage activement dans le mouvement d’émancipation de la femme.
Elle étudiera la médecine chinoise et deviendra gynécologue.
Elle découvrira également la psychanalyse transgénérationnelle qui va transformer sa pratique.

Un livre qui était sur ma bibliothèque depuis longtemps, mon défi du mois de mars m’a permit de le lire (le bon côté pour faire diminuer sa PAL).

A mon sens, un livre qui est aujourd’hui obsolète (édité en 2014) et qui correspondrait plus je pense aux femmes d’après guerre dont l’éducation sexuelle était malheureusement très pauvre du fait que les mères elles mêmes ne pouvait transmettre à leur propre filles des connaissances qu’elles n’avaient pas.

On assiste à la prise de conscience d’une gynécologue qui comprend que le transgénérationnel est la source de tous les maux que la médecine traditionnelle n’arrive pas à élucider. J’ai trouvé cette approche réductrice.

Un livre qui n’a pas correspondu à mes attentes pour cette époque ce qui peut expliquer ma déception.


Les +

*L’auteure par ses formations à pu accorder une meilleure écoute et vigilance aux maux des femmes. Elle apporte des réponses en lien avec l’impact transgénérationnelle qui empêche certaines femmes de vivre pleinement leur sexualité.

Devenir soi-même, ce n’est pas trahir ses ancêtres, ni les abandonner. Au contraire, c’est leur témoigner que ce qu’ils nous ont transmis nous permet de devenir ce que nous sommes : ils peuvent reposer en paix, être contents et satisfaits d’eux-mêmes.

*Certaines questions abordées intéressantes :
-la femme et la mère en nous,
-pourquoi régresse t-on quand on aime ?
-aimer les hommes comme une mère,
-la question du désir, etc…

Les –

*Trop succinct et réducteur.

*Questionnement concernant différents maux propres aux femmes (fausse couche, cystite, fibromes, etc…) soient uniquement en liens avec le transgénérationnel même si cela peut parfois être le cas bien évidemment.

*Assez dubitative sur l’imprégnation de l’auteur par Dolto qui préconise d’expliquer à des enfants de 6 ans « qu’un jour un sexe d’homme pourra les accueillir ».

Sexualité de la femme

Note

Histoires impatientes

Lira Mouré
(Editions Almasta / mai 2020)


Un livre qu’il me tardait de lire, qui fait écho à ma pratique en psychiatrie.


Récits / 24 mars 2023


11 histoires de vie retranscrites par une psychologue concernant des patients qui l’ont profondément marqué.
Ces personnes nous permettent d’aborder la folie sous un prisme différents avec un regard emprunt d’humanité.

Lira Mouré de son vrai nom Natalia Di Pascua est une auteure montreusienne.
Elle exerce en tant que psychologue en milieu ouvert en psychiatrie et dans le soutien des victimes in-situ en collaboration avec la police.
Elle a exercé son métier en Suisse et en Amérique Latine.

Chacune de ces histoires a trouvé une résonnance particulière en moi qui travaille en psychiatrie.
Je me suis imprégnée de chacune d’entre elle.
L’auteur nous permet de découvrir la souffrance et la maladie sous le prisme des personnes concernées en retranscrivant les entretiens entre elle et les patients.

Ces patients qui se livrent à nous, si touchants avec pour certains des mots poétiques, d’autres plus bruts qui nous confrontent à l’enfermement dans leur maladie.

J’affectionne les récits à la première personne qui apportent toujours une puissance supplémentaire, le lecteur se retrouve d’emblée confronté à la réalité de ceux qui sont justement hors réalité, les « différents ».
Un véritable cri du coeur des patients !


Les +

*Récits à la première personne du singulier, qui amène une puissance supplémentaire au lecteur. Ce dernier est confronté d’emblée à la réalité de ceux qui sont justement hors réalité.

*Récits de vie assez courts qui se présentent comme des nouvelles.

*Diversité des portraits (schizophrène, bi-polaire, dépressif, angoissé,…) dont le ressenti est retranscrit très justement.

Cela fait des années que la maladie s’est installée en moi comme un parasite. En silence, doucement, lentement sans que je me rende compte de quoi que ce soit. Une effraction à mon psychisme, un voleur. On ne voit rien, personne ne voit rien, mais à l’intérieur la maladie me vide, me ronge, me déchire.

Les –

Livre trop court à mon goût ( 86 pages).

Apporter de l’humanité à la folie.

Note

Femme qui court

Gérard De Cortanze
(Editions Albin Michel / janvier 2019)


L’envie de rencontrer une femme d’exception Violette Morris.


Roman historique / 20 mars 2023


Née en 1893 dans une famille bourgeoise, Violette sera rejeté par ses parents et placée à l’âge de 17 ans dans un couvent. Elle y découvrira le sport qui deviendra son exutoire. Elle excellera dans de nombreuses disciplines sportives et deviendra l’une des sportives françaises les plus titrées.

Né à Paris en1948, descendant d’une illustre famille aristocratique, Gérard René Michel Roero De Cortanze est écrivain, essayiste, dramaturge, traducteur et critique littéraire français.
Il a publié 90 livres traduits en 25 langues.
En 2002, il a obtenu le prix Renaudot avec « Assam ».
Prix Historia également pour ce roman « Femme qui court ».

Ce personnage exerce de la fascination chez moi.
J’ai vraiment aimé côtoyer cette femme scandaleuse, audacieuse, atypique et amoureuse.
J’ai découvert son parcours, une des sportives françaises les plus titrées, elle battra des records nationaux et mondiaux alors qu’elle reste encore méconnue.
Elle suscite de nombreuses émotions . Elle est à la fois touchante car durant toute sa vie elle sera en quête de reconnaissance. Elle peut être agaçante par ses comportements.

Violette restera une femme déterminée et courageuse qui repoussera sans cesse ses limites, se surpassera pour atteindre des records parfois supérieur à ceux des hommes. Sa devise étant « Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire ».


Elle est sans doute née trop tôt , elle était en avance sur son temps.
Amie de Marais et de Cocteau, elle a été la maitresse de Joséphine Baker et de l’actrice Yvonne de Bray.
Elle deviendra en 1930, espionne au service du Reich et auxiliaire zélée de la Gestapo française ce qui va annuler tous ces titres.
Elle finira abattue à l’âge de 51 ans.

Violette restera une icône féministe !


Les +

*Une des françaises les plus titrées : aucune discipline sportive ne lui résiste (athlétisme, natation, boxe, course automobile, lancé de javelot, cyclisme, football,..).

*Son tempérament extrême, elle ira jusqu’à se faire une ablation des seins car sa poitrine la gênait pour la course automobile !
Elle refuse tout compromis, entière.
Une femme qui s’est battue pour vivre libre.

*Le livre est très documenté. L’auteur a fait le choix de réhabiliter Violette Morris en s’attardant sur les années de formation en tant qu’athlète et à ses années folles d’avant guerre.

Les –

*Il est très difficile de trouver des documents concernant Violette. Plusieurs hypothèses sur sa mort sont évoquées : assassinat par le Gestapo ou Alain Boulin aurait envoyé Violette se faire tuer à sa place sachant qu’il était la cible du maquis Normand.

*Cette femme donne le tournis, impossible pour elle de pouvoir s’arrêter, elle doit toujours se lancer des défis. Mais pour qui ? Pour quoi ?

Violette Morris une femme d’exception

Note

La femme muette

Mathieu ALBAIZETA
(Editions des lacs / mars 2015 )


Repéré en librairie, acheté par curiosité. La couverture m’a interpellé.


Contemporain / 17 mars 2023


Le 17 juin 2013, Stéphane Richard reste à la tête d’Orange le parti socialiste essuie une nouvelle défaite à l’élection partielle de Villeneuve, tandis que Louise Andrieu est retrouvée morte à son domicile. C’est son mari qui donnera l’alerte.
Plonger dans les abîmes d’une vie subie dans laquelle le silence est assourdissant.

Mathieu Albaïzeta est né en 1982.
Il a été lauréat du prix du talent littéraire du CDS Société Générale de Marseille en 2021 avec ce roman.
Il a fait des études scientifiques.
Auteur de plusieurs recueils de poèmes et de romans.

Le roman démarre d’emblée par le mari qui alerte la police en retrouvant sa femme morte au bas des escaliers.
Une lecture bouleversante pour moi qui malheureusement témoigne d’une réalité encore bien trop fréquente concernant les féminicides.
110 femmes tuées en 2022 sous les coups de leurs compagnons ou ex-compagnons

La plume de M. A. est magnifique, d’une sensibilité et d’une subtilité incroyable !
J’ai été touchée par le journal intime que tenait Louise ainsi que les poèmes qui expriment si justement le ressenti de cette femme maltraitée.
le processus d’emprise y est très bien décrit, Louise passe de la sidération à la résignation.

L’auteur à travers ce livre se veux le porte parole de toutes ces femmes muettes.
Une magnifique lecture.


Les +

*Une plume magnifique, d’une sensibilité et d’une subtilité incroyable ! La poésie intégrée dans le roman lui apporte un plus dans sa beauté !

*Le personnage de Louise qui tout le long souhaite préserver ses enfants afin de ne pas parasité leurs avenirs et ne pas leur faire porté ce fardeau de la maltraitance. Le journal qu’elle tiendra permettra à sa fille de comprendre que sa chute n’était pas accidentelle.

*Les violences conjugales dont on prends pleinement conscience à la lecture de ce livre. Ce couple Louise et René chez lequel la violence insidieuse et pernicieuse va conduire au décès tragique de Louise.

*Le magnifique journal intime de Louise avec des mots si justes, profonds et percutants.

Je compte les heures
Le mal au bout de ses doigts
Le printemps de l’ultime malheur
Tu as le diable en toi
La vie me transforme en miettes
Je suis la femme muette

Les –

Je n’en trouve pas, ce roman est une petite pépite !

Combien de Louise encore ?

Note

Femmes bourreaux

Barbara Necek
(Editions Grasset / octobre 2022)


Un sujet méconnu, la place des femmes sous le régime nazi.


Historique / 15 mars 2023


Dans l’imaginaire collectif, le parti nationaliste est associé à un monde d’homme ou le SS règne en maître, pourtant 10 % des femmes ont joué ce rôle également.
Parmi les plus connues on retrouvera Maria Mandl, Johanna Langefeld et Irma Grese.

Née en Autriche, elle vit en France depuis 1994.
Barbara Necek est journaliste et réalisatrice de documentaires sur des thèmes historiques.
Spécialisée dans l’histoire du nazisme et le travail de mémoire.
Son film « Les résistants de Mauthausen » a reçu un prix.
« Femmes bourreaux » est son premier livre.

J’ai contacté plusieurs émotions à la lecture de ce livre. Un sentiment d’incompréhension face à la brutalité qui animait ces gardiennes de camp, une véritable escalade dans l’abject. Même sentiment quand au fait qu’aucune n’ai manifesté de remords.
Un sentiment d’injustice car très peu d’entre elles ont été condamnées, la plupart n’ont jamais été retrouvées.

Le sujet encore méconnu de la place des femmes et les postes qu’elles occupaient à cette période est admirablement traité et documenté. Je suis admirative de ce long travail de recherche de l’auteure.

J’ai découvert des évènements qui m’étaient totalement inconnus comme la fameuse fête de la moisson « Erntefest » le 3 novembre 1943 où 18.000 juifs ont été exécutés en une seule journée.
J’ai pris conscience du profils des femmes qui postulaient à ces postes, l’évolution des camps et de la violence qui y était pratiquée.

J’ai eut parfois du mal à soutenir certains passages ( l’utilisation des cendres des cadavres des chambres à gaz pour les potagers des gradés, le lancer de nourrissons pour le tir aux pigeons, la fête de la moisson,..).

Une question me taraude, comment des femmes ordinaires ont pu se transformer en bourreaux ?


Les +

*Ouvrage très documenté, une mine d’informations qui donne des éclairages sur l’évolution des camps, l’ampleur de l’horreur.

*Sujet inédit qui se focalise sur la place qu’occupe les femmes à cette période et les différents postes qu’elles occupaient (secrétaires, infirmières, gardiennes de camp). Chacune participera aux sélections des femmes et des enfants.
J’ai pris conscience de leurs profils, la place prépondérante qu’on va leur donner qui les valorisera aux yeux de ce régime.

*Découverte d’évènements étaient méconnus pour moi comme la fameuse fête de la moisson « Erntefest » le 3 novembre 1943 où 18.000 juifs ont été exécutés en une seule journée.

*La plume de l’auteure est fluide, les chapitres sont précis selon les différents lieux évoqués. Le lecteur à une visibilité sur l’évolution progressive des camps, le perfectionnement des techniques de torture et de violence, une escalade d’actes abjects.

Les –

Livre plutôt documenté, j’ai une préférence pour les romans inspirés de faits réels.
Je vais marquer une pause concernant les lectures de cette période, les faits sont si glaçants qu’il faut du temps entre deux lectures.

Devoir de mémoire

Note

La femme du monstre

Jacques EXPERT
(Edition poche / octobre 2009)


Il fait parti de mes premières lectures dans l’univers du thriller.


Thriller / 13 mars 2023


Elle a 22 ans quand elle l’a épousé, elle n’en revenait pas qu’il ait pu la choisir elle, qui n’était pas belle. Quand la police est venu arrêter le monstre, le pays entier s’est intéressé à elle, cette femme ordinaire de 38 ans.
Elle avait partagé 16 ans de vie commune avec cet homme, se doutait-elle de qui il était vraiment ?

Jacques Expert est directeur des programmes de la chaine Paris Première. Il a été reporter à France Inter et France Info pendant 14 ans. Il a couvert de ce fait un grand nombre de faits divers qui l’ont amené à s’intéresser à ces femmes qui partagent leur vie avec des meurtriers.
 » La femme du monstre » a été le fruit d’une longue enquête, c’est son premier roman paru en 2007.
Auteur d’une quinzaine de polars dont certains ont été adaptés en films et en séries.

J’ai commencé à lire des thrillers en commençant par celui-ci.
J’ai passé un bon moment de lecture, la plume de l’auteur est maitrisée.

Je me suis rapidement retrouvée au coeur d’un couple diabolique et pervers, le climat est très malsain.
Toute la force de ce thriller repose sur la question de la femme, savait-elle qu’elle avait épousé un monstre ? La question reste d’ailleurs ouverte en fin de lecture.
J’ai suivi cette femme, ses raisonnements et de nombreuses questions se sont posées. Souhaitait-elle à ce point préserver les apparences ? Que savait-elle ? Quelle était sa part de responsabilité ?
Une femme qui a finit par dénoncer son mari Simon lorsque ce dernier ne sera plus à la hauteur de la vie idéale qu’elle attendait. L’auteur a vraiment réussi à décrire le versant psychologique de l’épouse.

Une question me taraude en fin de lecture, lequel des deux est le monstre ?



Les +

*L’écriture à la première personne du singulier (Mme Darget l’épouse) permet d’être d’emblée dans l’immersion de ses questionnements. Elle est à la fois victime et bourreau.

*La couverture m’a beaucoup plus, cette figurine qui me fait penser aux décorations qu’on utilise pour les pièces montées de mariage. Un mariage pas si parfait finalement …

*La construction du thriller avec deux temporalités, le procès actuel et des flashs back sur le passé pour avoir des éléments sur leur rencontre et leur vie commune.

*Le style d’écriture avec une alternance de langage châtié et de vulgarité nécessaire pour distinguer les personnages concernés.

Les –

*Les livres de Jacques Expert sont toujours très courts, une fois qu’on est happé, la lecture se termine. Il faut s’attacher rapidement aux personnages, c’est un peu dommage.

*Ce n’est pas mon préféré de l’auteur, j’ai vraiment énormément apprécié « Hortense ».

Qui est vraiment le monstre ?

Note