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La constance du prédateur

Maxime Chattam
(Edition Albin Michel / novembre 2022)


Novice concernant cet auteur et en bonus l’intrigue se passe dans ma région.


Thriller psychologique / 2 février 2023


Surnommé Charon « le passeur des morts » qui compte un nombre considérable de victimes sans jamais avoir été appréhendé, un mode opératoire glaçant.
Ludivine Vancker profiler dans le département des sciences et du comportement va tenter de le comprendre.


Maxime Chattam de son vrai nom Maxime Drouot est né en 1976 à Herblay (Val d’Oise). Il est marié à Faustine Ballaert et père de deux enfants (né en 2013 et 2015).
Romancier français qui suite à des études de criminologie s’est spécialisé dans le roman policier.
Dans son enfance fera de fréquents séjours aux Etats Unis, souhaiterait devenir acteur, prendra des cours de comédie (Cours Simon à Paris) et obtiendra des rôles pour la télé et la publicité.
En 1988 passera du temps dans la jungle thaïlandaise et contactera sa première expérience d’écriture avec son journal. Par la suite il poursuivra avec des essais littéraires puis des romans.
En 2019, son éditeur indiquera avoir écoulé 7 millions d’exemplaires de ses livres depuis 2001 !

Certains lecteurs comparent ce livre de Chattam avec ses autres ouvrages, en ce qui me concerne c’est ma première lecture (il faut bien une première fois) donc pas de comparaison possible. C’est sa venue à Mulhouse (voir article « salon littéraire ») dans ma région qui m’a motivé à acheter son livre et à faire sa connaissance.
J’ai trouvé la lecture addictive, dès le premier chapitre on se retrouve avec une scène glaçante. Par la suite la tension monte en puissance et les derniers chapitres m’ont tenu en haleine, j’étais si impatiente de connaître l’issue !

Maxime Chattam à un véritable don de description des lieux qui permettent au lecteur de visualiser les scènes comme s’il y était, ce souci des détails et l’ambiance glauque qui l’accompagne.
Le déroulé des intentions du tueur par Ludivine Vancker, les suggestions afin de comprendre le tueur, l’origine de ses vices et les relier entre eux est bien mené.
Les femmes dominent dans son thriller et le binôme de profilers Ludivine et Lucie fonctionne très bien, elles sont complémentaires.
Concernant les personnages un vrai coup de coeur pour Chloé qui a été séquestrée.

Recontacter l’environnement minier étant de la région m’a beaucoup plu et m’a rappelé des souvenirs de cette époque notamment de mon père et grand père. Les conséquences engendrées par les fermetures de ces mines qui ont provoqué chômage et sinistré une région.

Les +

*Le personnage de Chloé qui a été séquestrée. J’ai été bluffée par sa force mentale, sa capacité de dissociation traumatique afin de préserver ce qu’elle avait de plus précieux : sa famille. Un personnage exceptionnel !

*Ludivine Vancker la profiler qui fonctionne à l’intuition et au ressenti. Le lecteur l’accompagne dans son cheminement, son interprétation des détails afin de comprendre les modes opératoires du tueur.
J’ai apprécié sa personnalité, sa lutte pour rester humaine et sa capacité à se ressourcer auprès de son compagnon.
Ses introspections en italique donne de la puissance au texte.

*La description de l’interrogatoire était instructif pour moi, le choix de la stratégie et les intentions de Segnon afin de prendre l’ascendant sur le présumé coupable, le frustrer, l’agacer pour tenter d’obtenir ses aveux.

*La construction du thriller avec une alternance aléatoire entre les chapitres soit en côtoyant les victimes et leur calvaire soit en constatant les avancées de l’enquête en cours. A la fin d’un chapitre, je ne savais pas ce qui allait m’attendre et j’appréhendais d’être à nouveau en présence des victimes.
L’auteur de cette manière plonge le lecteur dans une forme d’insécurité qui accroit la tension qui monte en puissance tout au long de la lecture !

*Une description particulière ( celle de l’étranglement)m’a vraiment fait des frissons tellement elle était précise, phrase courte, glaçante. Je vous la partage

Un lien qui avait enserré son cou et s’était refermé de plus en plus fort. Chaque kilo de pression supplémentaire faisant grossir les battements de coeur de claire dans sa gorge, privant son cerveau d’oxygène, sa conscience d’espoir. La peur avait dû croître en même temps. La tension dans ses muscles, tentative désespérée de fuite, de libération. Panique. Suffocation. Tête qui va exploser. Trachée qui s’enfonce petit à petit, le filet d’air se tarit. Terreur absolue. Ombres qui grandissent à mesure que le cerveau étouffe, la vision se rétrécit, sensation que la mort se penche sur vous. Convulsions mécaniques. Les vaisseaux explosent dans les yeux. Les dernières secondes de vie, comprendre que c’est fini. Sentir les pétillements décisifs de la vie qui s’étiolent. Une ultime secousse. La vision se fige….L’obscurité qui croît. Fini.

Les –

*Les lieux : Etant de la région, j’avoue avoir été un peu déçue par les incohérences certaines fois comme la proximité des Vosges et la liberté prise par l’auteur pour le village de Fulheim alors qu’il restitue les autres villages avec leurs noms exact (Ungersheim). Enfin le fait qu’il cite les mines de houille alors que la région est dotée de mines de potasse, dommage la documentation n’est pas fiable. Mais peut être est-ce une liberté de l’auteur ? le fait d’être de la région m’a influencé et je m’attendais à retrouver des lieux familiers.

*L’incohérence concernant l’interpellation de Ludivine qui seule tente d’appréhender le tueur.

Noirceur de l’âme humaine

Note