Très impatiente de découvrir cet auteur au vue du nombre d’avis positifs.
Roman / 24 février 2023
Léa 13 ans appelle son frère Maxime de 19 ans, elle respire fort, un grand silence et une phrase glaçante « Papa a tué maman ».
Philippe Besson est né en 1967.
C’est un ancien directeur en ressources humaines en entreprise.
Il est écrivain, scénariste et dramaturge.
Son premier roman sera publié en 2021 « En l’absence des hommes ».
Son roman « Son frère » a été adapté au cinéma.
Ses romans sont traduit en 20 langues.
C’est ma première lecture de cet auteur et ce ne sera pas la dernière ! J’ai été littéralement sous le charme. Sa plume est délicate et extrêmement juste.
Comment mettre des mots sur l’indicible ? L’auteur nous entraîne dans une description des ressentis de Léa à travers le prisme de son frère. J’ai été entrainée dans cet abîme avec les protagonistes.
L’impact d’un tel traumatisme sur les enfants concernés est inimaginable, personne ne devrait avoir à subir un tel choc !
Un roman poignant inspiré de faits réels et traité d’une écriture de maître.
Les +
*L’écriture à la première personne du singulier sous le prisme de Maxime qui percute encore plus le lecteur. Une description des ressentis digne d’un travail d’orfèvre !
*Le cheminement des deux personnages qui est si touchante.
Maxime qui n’aura de cesse d’essayer de comprendre comment un tel drame à pu se produire ? Comment il n’a rien pu voir ? Il va abandonner tous ses projets professionnels afin de veiller sur sa soeur rongé par une forme de culpabilité.
Léa qui évoluera différemment car elle a été témoin direct de la scène.
*Les descriptions fournies concernant le traumatisme que je trouve extrêmement justes et précises, travaillant moi-même dans le psycho-traumatisme.
*L’aberration du système judiciaire qui permettrait encore à ce père assassin de conserver l’autorité parentale ! La justice nécessiterait un grand dépoussiérage de vieux textes toujours d’actualité.
Nous ne devions pas juger seulement un fait divers, mais un fait social. Nous ne devions pas parler d’une dispute conjugale qui aurait mal tourné, mais bien de l’aboutissement d’un continuum de violence et de terreur. Nous ne devions pas parler d’un meurtre mais de la volonté d’un homme d’affirmer son pouvoir, d’associer sa domination. Et de l’aveuglement de la société. Et de la peur de la nommer.
Les –
*J’aurai tant aimé cheminé encore avec Léa et Maxime, souhaité qu’il reprenne sa carrière mais le chemin est long et il fallait bien que le livre se termine))).
Le féminicide n’est pas un fait divers